Présentation de l'évolution de l'absentéisme pour cause de maladie des salariés en 2019 et début 2020

Lors d'une conférence de presse le 10 juillet 2020, Romain Schneider, ministre de la Sécurité sociale, a présenté les derniers chiffres sur l'évolution de l'absentéisme pour cause de maladie des salariés de 2019. 

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Romain Schneider, ministre de la Sécurité sociale

Chaque année, l'Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) propose un bilan couvrant les principaux aspects de l'absentéisme maladie, dont une vue globale de la problématique, une déclinaison du taux d'absentéisme selon différentes caractéristiques individuelles, une analyse sectorielle, une analyse des raisons médicales des absences ainsi qu'une estimation du coût direct de l'absentéisme.

Dans le contexte actuel de la crise sanitaire du COVID-19, le rapport absentéisme de 2019 a été complété par une analyse de la situation observée au cours des 5 premiers mois de l'année 2020.

Du bilan 2019, il ressort qu'entre 2018 et 2019, les indicateurs de l'absentéisme sont restés relativement stables. Le taux d'absentéisme s'est établi à 3,94% en 2019 contre 3,88% l'année précédente (+1,6%), la part des salariés absents s'est élevée à 55,2% (55,7% en 2018) et les salariés qui ont été absents ont connu en moyenne 2,72 épisodes d'absence (2,69 en 2018) d'une durée moyenne de 7,98 jours chacun (7,97 en 2018). Cette stabilisation du taux d'absentéisme s'observe aussi bien au niveau du taux de longue durée (période située entre le 22ème et le dernier jour de chaque absence) que du taux de courte durée (période située entre le 1er et le 21ème jour de chaque absence). Ce dernier est, en effet, passé de 2,39% à 2,43% (+1,7%). Il affiche ainsi un niveau comparable à celui constaté en 2018 en dépit du fait que l'épidémie de grippe de la saison 2018/2019 a été moins prononcée que la précédente. Le taux d'absentéisme de longue durée est passé, quant à lui, de 1,48% à 1,50% (+1,4%).

Au niveau sectoriel, les indicateurs utilisés pour mesurer l'absentéisme affichent cette année encore une forte hétérogénéité qui s'explique par les conditions de travail ainsi que par la structure de la main d'œuvre qui caractérisent chacun des secteurs d'activité. Ainsi, le taux d'absentéisme 2019 se situe entre 2,29% (Information et communication) et 5,15% (Santé humaine et action sociale). La part des salariés malades au moins une fois en 2019 varie de 42,2% (Activités de services administratifs et de soutien) à 70,7% (Santé humaine et action sociale). Le nombre moyen d'épisodes de maladie est, quant à lui, compris entre 2,31 (Hébergement et restauration) et 3,43 (salariés de droit privé du secteur Administration publique, enseignement [1]). Enfin, la durée moyenne des absences se situe entre 4,76 jours (Activités financières et d'assurance) et 12,19 jours (Hébergement et restauration).

Enfin, le coût direct de l'absentéisme, qui se compose du montant de la continuation de la rémunération en cas de maladie à charge des employeurs (13 premières semaines) ainsi que de la somme des indemnités pécuniaires versées par la Caisse nationale de santé (CNS), passe, entre 2018 et 2019, de 709,3 millions d'euros à 775,4 millions d'euros (+9,3%). Rapporté à la rémunération totale des salariés, afin notamment de neutraliser la progression de l'emploi ainsi que celle des salaires, ce coût passe de 2,59% à 2,68% (+3,8%).

Les premières tendances pour 2020, et depuis le début de la crise sanitaire du COVID-19, montrent une progression forte du nombre de jours d'absence au travail pour cause de maladie (52% en mars et 35% en avril). Cette tendance se retrouve dans l'évolution mensuelle du taux de l'absentéisme des salariés qui a atteint un pic de 6,3% en mars 2020 pour redescendre à 5,4% en avril puis à 3,9% en mai, affichant ainsi un niveau comparable de celui constaté en 2019.

Plus en détails, entre mars 2019 et mars 2020, le taux d'absentéisme des salariés est passé de 4,2% à 6,3%, affichant ainsi une progression de +48%. Etant donné que la comparaison entre mars 2019 et mars 2020 permet de capter les effets de la crise sanitaire du COVID-19 sur l'absentéisme maladie tout en minimisant les variations saisonnières propres au phénomène, ce taux de +48% donne un ordre de grandeur des effets que la crise a eu au cours du mois de mars sur l'absentéisme maladie.

Il est à noter que les chiffres de 2020 ne reposent pas sur le recul nécessaire des 3 mois, c'est pourquoi les données ne peuvent être considérées comme définitives. Or, les corrections attendues seront d'ampleur limitée et ne remettront pas en cause les tendances ci-dessus.

 

[1] Les données sur les absences ne portent que sur les salariés de droit privé. Les fonctionnaires, employés d'État, etc… ne sont donc pas considérés.

 

Communiqué par l'Inspection générale de la sécurité sociale et le ministère de la Sécurité sociale

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